Présentation du Semba

Une musique urbaine

Le Semba est une musique urbaine d’Angola née dans la première moitié du XXe siècle dans la capitale, Luanda. Il est issu de la fusion d’éléments traditionnels et d’apports plus modernes. Son nom viendrait d’une danse rituelle appelée “Massemba”(coup de nombril). Cette danse existe aussi au Brésil sous le nom d’”Umbigada”.

Un des noyaux principaux de sa création fut le groupe “N’Gola Ritmos” dans les années 40. Son leader, “Liceu” Vieira Dias, voulait créer une musique africaine moderne chantée en langue locale, en réaction à la culture dominante du colonisateur portugais, qui dénigrait les traditions africaines.

Union de rythmes bantous (la principale ethnie du pays) et d’harmonies européennes, avec quelques touches brésiliennes et cubaines, l’âme du Semba n’en reste pas moins profondément africaine. Certains chanteurs reprenant même des mélodies traditionnelles. Terme générique, son rythme peut être lent ou rapide.

Du fait du contexte de sa création, les textes d’origine étaient dénonciateurs de la réalité sociale et subtilement revendicatifs. Par la suite, les paroles se firent plus légères mais de nombreux artistes, jusqu’à maintenant, sont restés fidèles au regard “social” qu’apporte cette musique.

Chacun jouant le Semba un peu à sa manière, l’apport des instruments électriques, de la batterie, des cuivres, l’influence de rythmes comme le Merengue, le Zouk ou le Soukouss ont profondément modifié le Semba des précurseurs. Certains artistes et intellectuels prônent un retour vers celui-ci.